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Documents n°1
Lettre de notre ancêtre commun Jean de Crécy à son cousin Pierre de Courtivron
Texte dactylographié
Buclans 6-8-19 Mon
cher Pierre, je viens de recevoir ta lettre, et, crois bien que nous
sommes très sensibles à la part que vous avez pris, pendant cette
horrible guerre, à nos appréhensions et à notre deuil: nous
remercions Dieu de nous avoir conservé ces chers combattants, dont
trois ont été, pendant toute la durée, si exposés, et, en plein dans
la fournaise, Gérard seul ayant été fait prisonnier au début. |
embobiner
par un de ses anciens chefs, le Colonel de Champeux, s'est décidé à
partir avec lui en Pologne, avec un engagement de 6 mois. Le mirage
d'une vie guerrière, le grade immédiat de capitaine, et, une belle
solde l'avaient déterminé à prendre cette décision un peu rapide,
encore tout chaud du front ; mais ses lettres nous laissent voir une
assez grande déception, en ce qui est de la vie qu' ils mènent dans ce
pays peu agréable, au milieu d'habitants en loques, la plupart juifs,
et des officiers Polonais au dessous de tout, rudimentaires, et, peu
intelligents dit-il : aussi est-il bien décidé à revenir après ses 6
mois en Novembre prochain, en ayant par dessus la tête. |
de
mes fils. Les voici sommairement. Ils veulent acquérir un petit
domaine de 50 à 70000 f. avec le plus de variété de culture possible,
afin de s'initier à l'exploitation rurale, ne voulant prendre avec eux
qu'un maître valet expérimenté et sa femme; Renaud qui a son brevet
d'ingénieur de l'institut agronomique pourra mettre ainsi en pratique
ses connaissances théoriques en agriculture: ils sont tous trois très
forts et endurants, payeront de leur personne, et, préfèrent à tout,
cette vie à la campagne ; Raoul a donné son blanc-seing à ses 2 frères
pour le choix de la propriété, dont ils doivent faire l' achat avant
novembre ; c'est te dire, mon cher ami, que d'après tes renseignements
en ce qui concerne Bussy, je crains qu'ils ne puissent trouver là ce
qu'ils désirent, puisque c'est surtout les terres qu'ils veulent :
devant se contenter de logements qu'ils agenceraient à leur convenance.
Néanmoins Renaud est entré en correspondance avec le notaire de Dijon. |
J'avais
un peu pensé à Bussy avant nos partages, conservant bien vivants au coeur
les souvenirs de mon enfance et de la famille, mais ayant Buclans dans
ce cher Jura, nous ne songeons plus à une autre acquisition. Tu ne
trouveras pas mauvais que je fasse appel à l'occasion à ton intérêt
affectueux pour mes 3 mousquetaires au cas où vous entendriez parler
d'un parti possible pour l'un d'eux: aussi je te confie en toute éventualité
de ce chef, leur état de fortune: en principe, ils ne recherchent pas
une grosse dot, mais à peu près ce qu'ils apportent eux-mêmes. Mes
enfants auront chacun en se mariant 180000 f. valeurs ou propriétés,
et certainement 100000 f. après nous. J'avais été par mon oncle Aimé au courant de ton état de santé, je souhaite de tout coeur, qu'entouré des tendres soins, tu te rétablisses peu à peu. Nous voici ici jusqu'en novembre époque à laquelle nous rentrerons à Paris quelques mois . Mille remerciements à nouveau pour ta gentille lettre, à partager avec Michette et ta fille nos plus affectueux sentiments. Bien
à toi Jean |
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