// Document n°8

Documents n° 8

Récit d'un pèlerinage effectué par Jeanne Jourdier à Neuengamme, camps de concentration où son père Guy de Crécy est mort en déportation.

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Le 23 juillet 2007, Alain, Maxime, Tiphaine et moi, nous envolions pour Hambourg.

Je désirais voir le lieu où repose notre père. Tiphaine (16 ans) m’a beaucoup poussée à concrétiser ce désir ! et pour qu’elle ne soit pas seule avec nous, nous avions demandé à son cousin Maxime ( 16 ans) de nous accompagner.

Neuengamme se trouve à quelques 25 Kms. de Hambourg. On y accède par le train et un bus qui nous dépose à l’entrée du camp. L’aménagement de ce camp en lieu de souvenir, n’est terminé que depuis peu. Il ne reste presque aucun bâtiment, tout ayant été détruit après la guerre, mais l’emplacement des baraques est marqué par des espaces remplis de cailloux blancs. Des panneaux donnent les explications nécessaires. Seule reste la baraque où se trouvent maintenant les expositions permanentes. 
Les infirmeries ou Revier étaient à l’entrée du camp, 3 ou 4 bâtiments. C’est là que Papa arrive, probablement déjà très malade et les conditions d’hygiène étaient telles qu’il n’a pu survivre longtemps, il n’aurait d’ailleurs certainement pas survécu à la cadence infernale imposée aux travailleurs déportés : la moitié des détenus de ce camp sont morts ! 

On peut voir sur place un wagon de cette époque et se représenter ce que fut leur transport de Compiègne à Neuengamme.

Une plaque commémorative est déposée à l’endroit    avaient été construits les fours crématoires ; c’est autour de ces fours que furent enterrées les cendres des morts : moment d’émotion et de tendresse ....

Nous avons continué notre visite dans le bâtiment où se trouve l’exposition permanente qui retrace l’histoire de ce camp et les conditions inhumaines faites aux déportés.  Il est bon de ne pas être seule pour visiter un tel endroit même si on sait que Papa,  par sa mort rapide, a échappé à cet anéantissement voulu de l’homme ; les hôtesses d’accueil sont très à l’écoute et elles nous ont donné un livre que chacun pourra consulter à sa demande.
Nous avons terminé par la maison du recueillement où sur de grandes bandes de tissu blanc  posées sur des murs revêtus de rouge, sont inscrits les noms des morts.

J’ai volontairement abrégé cette visite par respect pour nos deux petits-enfants. 
Merci à Tiphaine de m’avoir « bousculée », merci à Alain et Maxime pour leur présence.

                                                    Le « Revier » en 1944

                                                                                                         Jeanne de Crécy-Jourdier

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